Nous voilà tous sur la ligne de départ,il fait super beau,je suis en forme et je suis heureuse je vais me régaler.
Et c’est le départ, tout le stress disparaît,je cale ma vitesse sur les parties roulantes mon but étant arriver en forme à Brissac.
Partout des têtes connues apparaissent ça et là pour nous encourager c’est super motivant.
Je double pas mal de personnes dans la montée de Peyre Martine ( la montée c’est mon point fort ) elles me doubleront dans les descentes.
J’avale la montée du Roc Blanc,il fait très chaud et je m hydrate régulièrement.
Le panorama est magnifique.
Soudain une fusée me double et j’apprends que c’est le premier du 120 km, »un extra terrestre ».
Après m’être restaurée au ravito, j’attaque la descente sur Brissac,je ralentis ma vitesse sur la piste car je sais ce qui m’attend plus loin.Mais qu’elle est longue cette descente caillouteuse qui va, qui vient, qui repart,enfin je me retrouve au ravito de Brissac où j’aperçois José qui a abandonné; ho zut, je suis déçue pour lui.
Je suis en forme, j’ai le moral,je repars en marche rapide suivi d’un coureur que je rassure jusqu’ au monastère ( il pensait qu’on montait jusqu’ à notre dame du suc.
Il fait encore plus chaud,je n’arrête pas de boire je suis toute seule,personne ne me suit,je sais que je ne suis plus très loin de Saint Etienne d’Issensac.
Une petite douleur derrière le genou m’oblige a ralentir un peu, bon c’est supportable, ça va passer.
Je sens dans les descentes que j’ai des ampoules sous les talons ( l’impact des cailloux),j’essaie d’alléger mon pas.
Me voilà sur le magnifique pont d’Issensac des jeunes se baignent, j’aimerais être à leur place mais je ne suis pas venue pour ça.
J’attaque le goudron de l’autre coté du pont et j’entends GG m’appeler,je l’aperçois sur les hauteurs de l’autre coté.La douleur derrière le genou se fait plus intense alors je passe en marche rapide et là ce sont les talons qui n’apprécient pas.
GG me rattrape dans la montée sur le ravin des arcs,on fait toute la partie montante ensemble puis il me lâche dans la descente.
Je continue tranquillement jusqu’à la carrière de la suque où je retrouve ma soeur au point d’eau ,ainsi que Christophe rempli de crampes( il pense abandonner)
J’attaque la montée du Puech Coubiou et la terrible descente sur Saint Martin de Londres.Je descends doucement et soudain, une douleur fulgurante derrière le genou me stoppe net; j’ai l’impression qu’une corde vient de claquer derrière le genou,j’en ai le souffle coupé.Je suis seule et je ne peux plus avancer.
Les larmes me montent aux yeux,je viens de réaliser que la course est finie pour moi.
Au bout d’un petit moment je me reprends et je me dis qu’il faut rentrer sur Saint Martin.Christophe et d’autres coureurs arrivent.Je leur demande d’avertir ma soeur et refuse de rester là à attendre; si je m’arrête je ne repartirai plus.
C’est donc clopin clopan que je descends comme je peux me servant de mes bâtons comme des béquilles.
Ma soeur remonte jusqu’ à moi et nous redescendons jusqu à la base de vie ;ces quatre kms m’ont paru plus longs que toute la course.
A saint Martin j’ai lâché prise,je ne pouvais plus poser le pied,mon arrivée s’est faite non pas à Saint Mathieu mais aux urgences ;vous imaginez dans quel état pleine de poussière, de transpiration,de sel,j’en ris maintenant.
Mon regret est de ne pas avoir pu accueillir mon GG à l’arrivée,mais je suis très fière de lui.
Et de ne pas avoir pu le lendemain encourager tous mes compagnons de course sur le tour du pic, le marathon.
C’est la première fois que je ne finis pas une course,c’est pour moi une leçon de vie.
Je vous remercie tous pour vos encouragements et j’espère vous revoir le plus vite possible.
Merci à toi Jérôme grâce a toi j’ai de jolies béquilles roses
Aline
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